Être sur les réseaux sociaux en tant qu’autrice

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autrice sur les réseaux sociaux
Écrit par Juliette Febrero
- Le 12 octobre 2024

Dans cet article, on parle de l’importance d’être sur les réseaux sociaux en tant qu’auteur.ice, des doutes qu’on peut ressentir avant de se lancer et des leçons que j’ai tirées de mon expérience.

Cher lecteur, chère lectrice,
Il y a un an, je partageais ma première publication sur mon compte Instagram et ma première vidéo sur TikTok, avec beaucoup d’appréhension. Allais-je intéresser du monde avec mes publications ? Étais-je légitime de me proclamer autrice sans rien avoir publié ? Qu’allaient penser mes anciens camarades de classe ou mes collègues ?

Malgré tous ces doutes, je me suis lancée. Sans trop savoir comment m’y prendre au début. Pourtant, je vous ai partagé durant des mois, avec plus ou moins de régularité, mon parcours, mes méthodes de travail et l’avancée de mes romans. J’ai aimé le faire, souvent. Ça a aussi été une source d’angoisse, souvent (malheureusement).

une autrice qui célèbre ses 1 an sur les réseaux sociaux

Un an plus tard, il me paraissait important de faire le bilan avec vous, et de vous partager mon expérience de jeune autrice sur les réseaux sociaux.

Le plus difficile, c’est de se lancer?

Accepter que tout ne puisse pas être parfait

L’idée de me lancer sur les réseaux sociaux en tant qu’autrice a commencé à m’obséder en juin 2023. Mais comme avec toutes les nouvelles choses que je crée, je cherchais la perfection dès le début.

Alors, j’ai mis des mois à préparer le terrain.

J’ai fait beaucoup de veille, en regardant des comptes bookstagram ou en lisant des articles de blogs sur le sujet. Il m’a fallu du temps pour décider quel genre de contenus je voulais publier, et pour préparer un planning éditorial sur trois mois à l’avance (que je n’ai absolument pas respecté). Pour mes posts carrousels, je voulais trouver une direction artistique, qui me corresponde et que je sois sûre de toujours aimer deux mois plus tard. Je les ai lus et relus des centaines de fois, comme si chaque mot choisi était d’une extrême importance. Quant aux vidéos, l’idée de me filmer et d’enregistrer une voix off me donnait presque envie d’abandonner.

Mais cette envie que tout soit parfait, c’était pour cacher ce qui me faisait vraiment peur… 
Me lancer sur les réseaux sociaux revenait à annoncer à tout le monde «oui, j’écris, et mon rêve c’est de publier mes livres». Or, je suis une personne qui parle très peu de ses romans. Encore aujourd’hui, lorsqu’on me demande ce que je fais dans la vie, je ne mentionne jamais que j’écris.

Pourtant, tous ces doutes, je les ai jetés à la poubelle (ou plutôt enfoui au fond de moi, parce qu’ils sont toujours là et qu’ils reviennent parfois). Mais, ces dernières années, je me suis fait une promesse à moi-même : fais ce qui te fait peur.

Je vous jure, faites ce qui vous fait peur. Parce qu’en général, une fois qu’on l’a fait, on se sent mieux avec soi-même. Prenez le temps qu’il vous faut. Si comme moi, vous avez besoin de relire vos publications 14 fois ou de montrer 50 fois votre montage à vos amis avant de poster, n’hésitez pas.

Une dernière chose, qui vous rassurera peut-être si vous hésitez toujours à sauter le pas, la communauté de Booksta ou Booktok est globalement très bienveillante. Lorsque j’ai lancé mon compte, j’ai reçu plein de messages de bienvenue vraiment adorable, qui ont tout de suite fait s’envoler mes inquiétudes. Alors, foncez, vous serez bien accueillis !

12 mois plus tard, le bilan

Le but, en commençant à poster sur les réseaux, était de rencontrer des personnes qui partagent ma passion, et bien sûr, d’anticiper la promotion de mes futurs romans publiés, en se créant une communauté engagée.

Ai-je réussi ? Ai-je échoué ?

fiche de travail d'écrivain

Quelques statistiques

Sur Instagram, d’octobre 2023 à octobre 2024, j’ai posté environ deux fois par semaine : un carrousel et un reel. Au total, j’ai publié 75 posts et accumulé 459 followers. Concernant le taux d’engagement de mes abonnés, ma moyenne de j’aime et de vues varie énormément selon la publication. Ma petite fierté, c’est d’avoir réussi à créer un reel qui a fait plus de 54 K vues, et qui a doublé mon nombre de followers.

Aujourd’hui, avec le recul, je suis plutôt satisfaite de ces résultats. En me lançant, j’espérais à peine dépasser les 100 abonnés, et je ne m’attendais pas à produire un reel qui cartonne autant.

compte instagram juliette febrero autrice

 

Sur TikTok, j’ai gagné 1250 abonnés et cumulé 14,5 K de j’aime sur mes vidéos, en postant une fois par semaine environ. Là aussi, je ne m’attendais pas du tout à autant d’abonnés, surtout avec le peu de régularité avec laquelle je postais.

compte tiktok juliette febrero autrice

Alors, on peut dire que j’ai réussi ?

Le problème, quand on arrive à faire mieux que ce qu’on espérait, c’est qu’on veut toujours plus. Mais, nous ne sommes pas là pour discuter chiffres et statistiques, il me paraissait plus pertinent de vous faire un bilan des leçons que j’ai tiré de cette année sur les réseaux sociaux.

Les leçons que j’ai apprises en un an

La qualité vaut mieux que la quantité.

Souvent, on voit passer des comptes qui se lancent des défis du genre « je poste une vidéo par jour pendant un mois », pour espérer toucher plus de monde. S’il est vrai que la régularité aide à booster votre compte, je pense qu’il est préférable de se concentrer pour créer du contenu de qualité, plutôt que du contenu pour du contenu. Vous risquez de vous épuiser, et de ne même pas être content de ce que vous partagez.

Ayez une histoire à raconter.

Le storytelling (l’art de raconter une histoire) fait toute la différence. Pour que votre contenu fonctionne, il faut toucher les gens en suscitant de l’émotion. Lorsque j’ai fait le bilan de mon compte il y a deux semaines, le constat était sans appel. Les deux types de publications qui avaient le mieux marché étaient :

  • Lorsqu’il y avait une histoire qui touche les gens, une chose qu’ils comprennent ou dans laquelle ils peuvent se reconnaître (exemple: raconter le parcours de mon premier roman et des nombreux refus qu’il a reçu).
  • Ou lorsque «j’apprenais» quelque chose d’intéressant (exemple: comment je m’organise pour planifier mon intrigue).

Gérer un compte sur les réseaux sociaux prend du temps, et ne dois pas se faire au détriment de votre écriture.

On insiste souvent sur l’idée qu’aujourd’hui, avoir un compte Instagram ou TikTok qui marche est un gros plus pour les auteurs qui souhaitent vendre leurs livres. Ce n’est pas totalement faux, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut consacrer tout son temps à essayer de percer sur les réseaux. La priorité, c’est tout de même de les écrire ces livres !

Ne soyez pas obsédé par les statistiques.

Je crois qu’on passe tous par-là, quand on a un compte sur les réseaux qu’on essaie de faire grandir. Pendant une période (surtout au début), j’étais obsédée par mon nombre de j’aime, mon nombre de vues, de commentaires. Pour pallier ça, j’ai désactivé toutes les notifications des applications. Évidemment, je suis toujours concernée par mon nombre de likes et je suis déçue lorsque la publication n’a pas le résultat espéré, mais désormais ça n’influe plus sur mon moral comme à une certaine période.

Soyez le plus authentique possible.

N’essayez pas de vous faire passer pour ce que vous n’êtes pas (sauf si évidemment le but de votre compte est d’incarner un personnage). Les gens faux, ça se sent, même à travers un écran. Attention, être authentique ne veut pas dire qu’il faut montrer tous les aspects de votre vie. Ne partager que ce qui vous fait plaisir et garder le reste pour vous.

livre

C’est OK de ne pas poster quand vous n’en avez pas envie.

Parfois, durant l’année, je me suis forcée à poster ou à me filmer alors que ça n’allait pas du tout et que je ne le sentais pas, juste parce que je craignais que si je n’étais pas régulière, Instagram allait me bannir de son algorithme. Puis, cet été, je me suis écoutée, je n’étais pas bien et n’avais aucune envie de me filmer, alors je n’ai rien posté et j’ai laissé mon compte de côté. Et vous savez quoi ? La terre ne s’est pas arrêtée de tourner.

Ma vision des réseaux sociaux

Pour vous faire une petite confession, je crois que je déteste plus les réseaux que je ne les aime. Même s’ils sont une source d’opportunité pour certaines personnes, et qu’ils ont permis de libérer la parole sur beaucoup de sujets (dans le bon comme dans le mauvais sens). Je trouve qu’ils sont encore souvent une source de problème. Ils poussent à la comparaison et n’aident pas à avoir une meilleure image de soi.

Qu’est-ce que j’attends de cette deuxième année sur les réseaux sociaux?

Cette année, j’ai envie d’entretenir une relation plus sereine avec les réseaux sociaux. De prendre du plaisir en créant et en partageant mon quotidien d’autrice, sans que cela ne se transforme en une stressante obligation. Je veux me recentrer sur l’écriture, car c’est la priorité. Et pour cela, ça nécessite que je m’enferme parfois dans ma bulle sans donner signe de vie pendant des jours, et c’est OK.

N’hésitez pas à venir me parler de vos ressentis par rapport aux réseaux sociaux ou même pour discuter d’écriture, je mets souvent du temps à répondre, mais je n’attends que ça, échanger avec des personnes qui partagent ma passion.

 Juliette.

autrice juliette febrero

Merci de m'avoir lue !

Juliette Febrero

Autrice pour la jeunesse et scénariste

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