Mes sources d’inspiration

Aujourd’hui, je vous révèle d’où vient mon amour pour le genre de l’imaginaire, et vous présente les sources d’inspiration qui ont contribué à la création de mon premier roman.
Cher lecteur, chère lectrice,
Les auteurs de romans ont le don de nous transporter dans des mondes imaginaires et de nous faire ressentir toutes sortes d’émotions. Grâce à eux, nous nous échappons de notre quotidien. Mais d’où tirent-ils leur inspiration pour créer ces univers uniques et ces personnages mémorables ?
Pablo Picasso a dit : « Les bons artistes copient, les grands artistes volent. » Cette citation souligne l’idée que s’inspirer et se laisser influencer par les autres œuvres artistiques est inévitable. S’inspirer des autres, ce n’est pas simplement imiter, c’est un acte tout aussi créatif, où l’artiste transforme et réinterprète des idées à sa manière.
Au stade où on en est aujourd’hui, nous pourrions nous dire : « Ça y est. C’est fini. Toutes les histoires ont été racontées ». C’est faux. Oui, bien sûr, il y a des milliers d’histoires d’amour, de sorciers, de vampires ou encore de fin du monde… et pourtant, nous continuons à les lire, ces nouvelles histoires. Ce qui compte, ce n’est pas forcément ce qu’on raconte, c’est la manière de le raconter.
Quand j’ai envoyé mon premier roman, La famille Irma, en maison d’édition, l’un des rares retours que j’ai reçus se résume à une seule phrase : « Votre style d’écriture est très agréable à lire, et votre récit très intéressant, bien qu’un peu trop classique. » Oui, les histoires de sorciers, c’est vu et revu. Et oui, je n’ai sans doute rien inventé. Je me suis inspirée des choses que je connaissais, que j’aimais, et je l’ai raconté, à ma manière.
Voilà ce que j’aimerais vous partager dans la deuxième lettre de mon journal : les sources d’inspiration qui ont contribué à la création de mon premier roman.

Avant de commencer, voici un résumé de La famille Irma, pour ceux qui ne savent pas de quoi ça parle :
« Eddy Irma est une lycéenne comme les autres, à un détail près… c’est une sorcière. Sa grand-mère, Madame Irma, possède un don particulier : celui de prédire l’avenir. Depuis des générations, ce don précieux et convoité se transmet aléatoirement à une femme de la famille. Peu de temps avant Halloween, Eddy découvre qu’elle a hérité de ce don. L’arrivée de Sal LeFey, jeune sorcier londonien, et la découverte de ses nouveaux pouvoirs chamboulent la vie d’Eddy. Grâce à eux, elle espère résoudre le mystère qui plane autour de l’accident de ses parents, mais déclenche des conséquences inattendues. »
La naissance de mon amour pour le genre de l’imaginaire
Pourquoi j’ai cette envie d’écrire des histoires fantastiques, et plus particulièrement, des histoires sur des sorciers ?
Les livres ont évidemment été ma première source d’inspiration, avant que je ne devienne accro aux séries télévisées. Mon enfance a été bercée par Harry Potter et le monde des sorciers, car j’ai grandi avec la sortie des différents tomes. Même si je lisais parfois des livres dans un autre genre, j’ai toujours préféré les ouvrages fantastiques : Tara Duncan, Oksa Pollock, La quête d’Éwilan… toutes ces sagas partagent un point commun : une jeune fille qui se découvre des pouvoirs spéciaux (ça vous dit quelque chose, n’est-ce pas ?).
Je pense que mon amour pour la magie et les sorciers tire son origine de là. Pourtant, sur beaucoup de points, La famille Irma ne ressemble pas à tous ces romans.
Le livre qui a alimenté mon imagination, autant qu’il m’a aidé à me construire en tant qu’écrivain est Rouge Rubis, de Kirsten Gier, et les deux autres tomes de cette trilogie (Bleu Saphir, et Vert Émeraude). J’ai lu et relu ce livre des centaines de fois. Je me vois le relire alors que j’écrivais le premier jet de La famille Irma. Ce roman a nourri mon style d’écriture, qui ressemble à celui de l’autrice. Sa particularité de mélanger habilement l’humour et les moments sérieux, la manière dont s’exprime l’héroïne tout au long du récit, l’alternance entre l’aventure et la vie normale d’adolescente, sont des choses que je voulais apporter à mes propres romans.
Les livres ont constamment fait grandir mon envie d’écrire du fantastique, mais les inspirations majeures pour La famille Irma proviennent des œuvres cinématographiques.
Parler de sujets importants, à travers des événements surnaturels
Dès petite, j’ai été bercé par des dessins animés qui mettaient en scène de jeunes sorcières, ou des fées : Magical DoRéMi, Winx Club, W.I.T.C.H, Kiki la petite sorcière… Aucun de ces dessins animés n’a directement inspiré mon roman, mais comme les livres, ils ont continué à me donner envie d’écrire une histoire avec de la magie et sur des adolescents.
Ado, je regardais principalement des films et des séries fantastiques : The Vampire Diaries, Teen Wolf, Supernatural… toutes ces séries parlent du passage à l’âge adulte et du surnaturel. Deux thèmes que j’aborde dans mon roman (et que je continuerais sûrement d’aborder dans les prochains).

Parmi les séries qui m’ont le plus marqué, je retiendrais Charmed, que j’ai découvert très jeune, mais que j’ai visionné entièrement plus tard. Ce qui me parle dans cette série, ce sont les relations familiales et leur façon d’alterner entre le quotidien et les aventures magiques.
Mon autre principale source d’inspiration est également une série fantastique des années 90 : Buffy contre les vampires. Pas tant pour l’histoire en elle-même, puisqu’il n’y a pas de vampires dans La famille Irma, mais pour sa façon d’aborder des sujets importants, comme le premier amour, l’adolescence, la dépression… à travers des événements surnaturels.
Des séries plus récentes ont cependant nourri ma créativité et l’univers que je souhaitais créer pour mon roman, notamment Chilling Adventures of Sabrina, sortie en 2018, sur Netflix. Son ambiance sombre et décalée m’a aidé à imaginer le manoir et à intégrer ces détails dérangeant ou un peu loufoque à mon univers.
Cette série a également inspiré mon intrigue : comme Sabrina, mon héroïne, Eddy, a une attirance pour le pouvoir et la magie noire. J’ai aussi beaucoup aimé son ambiguïté morale, lorsqu’il est difficile de distinguer le bien du mal. C’est ce que je voulais faire pour mon roman. Mon héroïne n’est pas l’élue aux pouvoirs ultrapuissants qui sauve le monde des ténèbres… Non. Les protagonistes et les antagonistes ont tous les deux leurs raisons d’agir comme ils le font : il n’y a pas « les méchants » et « les gentils ».

L’ambiance de mon roman m’a aussi été insufflée par les films de Tim Burton : son esthétique visuelle, ses thèmes macabres et fantastiques, ses personnages en quête de leur identité… et, évidemment, l’humour et l’ironie qui marque la narration d’Eddy. Je n’écris généralement pas avec de la musique, mais parfois pour m’inspirer, j’écoute en boucle ses BO (et surtout les albums des Noces funèbres ou de Edward aux mains d’argent).
L’histoire et la mythologie
Pour créer mon univers, je voulais en savoir plus sur l’histoire des sorcières et l’évolution de leur représentation dans la culture populaire. D’où viennent-elles ? Quels sont leurs rituels et leurs croyances ?
Le nez collé à l’écran de mon ordinateur, j’ai passé de nombreuses heures à effectuer ces recherches sur la sorcellerie et la magie. Autour de toutes ces informations que j’ai récoltées, j’ai ajouté et remis à ma sauce certaines choses, pour concevoir mon propre univers.
Parmi mes recherches, il a fallu trouver des noms de sorciers crédibles. Le nom de famille de Sal, (le love interest d’Eddy) « LeFey » vient de Morgan Le Fay, plus connue sous le nom de « la fée Morgane », la demi-sœur magicienne du roi Arthur. Je trouvais ce clin d’œil amusant. Cependant je ne me souviens plus pourquoi j’ai décidé de remplacer le a par un e. Une faute d’orthographe qui a dû rester tout simplement.

Irma ? Comme la diseuse de bonne aventure ?
La question que vous vous posez sans doute c’est : pourquoi avoir choisi le nom de famille Irma ? Pourquoi avoir conservé cette idée d’une « Madame Irma » qui prédit l’avenir ?
« Madame Irma » est devenue une expression populaire pour désigner une personne supposée posséder des capacités de voyance. Cette image stéréotypée est associée à la voyante excentrique et mystérieuse, et à la boule de cristal.
En réalité, je ne saurais dire pourquoi j’ai gardé le nom de Irma. Il apporte un ton humoristique et excentrique au livre, mais l’humour n’est pas le sujet principal. L’histoire fonctionnerait aussi si je changeais leur nom de famille, mais j’aime ce clin d’œil et j’y suis désormais trop attachée.
Puiser son inspiration dans le monde qui nous entoure
Oublions les livres, les séries, les films… et parlons de l’une des plus grandes sources d’inspiration : la vie réelle.
Quand j’y pense, m’inspirer de ma vie pour écrire mes romans est une chose que j’ai toujours faite (et que tout le monde fait sûrement), mais je l’ai réalisé que très récemment.
Dans la famille Irma, j’ai créé mes personnages en pensant aux personnes de mon entourage, mais sans m’en rendre compte. Chaque personnage ressemble, ou possède un trait de caractère similaire, à une personne que je connais dans la vraie vie. (Mes proches s’amuseront à trouver à qui à sa sortie).
La grand-mère Irma, par exemple, est grandement inspirée de ma propre grand-mère. Lorsqu’elle l’a lu pour la première fois, elle l’a tout de suite remarqué : « Dis-moi, tu ne te serais pas inspiré de moi pour écrire ta grand-mère ? ».
En fait, je mets toujours un peu de moi dans chacun de mes personnages.
Alors oui, La famille Irma ne part pas de l’idée la plus originale du monde : une famille de sorciers, qui vivent cachés parmi les gens normaux et dont l’un des membres hérite d’un don puissant… mais cette idée, elle est écrite à ma manière.
Personnellement, j’aime regarder les mêmes films, ou séries, en boucle, ou des films similaires, même si je peux parfois prédire l’intégralité de ce qu’il va se passer. C’est réconfortant de regarder un truc familier.
Alors, n’ayez pas peur de vous inspirer. Lisez, binge-watchez, observer votre entourage… tout est bon à prendre. Votre histoire, il n’y a que vous pour l’écrire de cette manière.
Juliette

Merci de m'avoir lue !
Autrice pour la jeunesse et scénariste
